PRÉSENTATION DE LA NOUVELLE RBP
I. Rappel
des obligations légales
II. Désordre
amené par la construction du prix LS
III. Naissance
de la commission RBP Vaud-Genève
IV. Dossier
technique
V. Conclusion
I.
Rappel des
obligations légales
Le 1er
juillet 2001 est entré en vigueur le nouveau système de fixation des
prix des
médicaments de la LS (liste des spécialités).
Le nouveau modèle
de rémunération pour les médicaments pris en charge par les assureurs
fait
désormais une distinction entre la distribution du médicament et
l’activité de
conseil du pharmacien.
Pour résumer les
obligations légales en rapport avec la RBP, nous pouvons relever les
points
suivants :
a/
Le prix des médicaments (prix
LS) doit couvrir les charges d’exploitation globales du pharmacien
(art. 67,
al. 1 bis et 1 quater OAMal)
b/
Les prestations
pharmaceutiques (gain des pharmaciens) font l’objet d’une convention
tarifaire
entre assureurs et fournisseurs de prestations (art. 43 et 46 LAMal)
c/
A relever qu’il n’existe plus
aucune directive légale pour définir une frontière entre grossistes et
pharmaciens.
II.
Désordre
amené par la construction du prix LS
Avant de vous présenter
le travail de la commission RBP Vaud-Genève sur une nouvelle
répartition de la
partie tarifaire honorant l’activité du pharmacien, je désire vous
faire
prendre conscience que l’on a réalisé un projet pour asseoir vos
revenus sur
une base saine tout en améliorant votre image par rapport à la
clientèle.
Cependant, si on
laisse la situation de la construction du prix LS telle quelle et dans
un
pareil désordre, nous n’aurons pas résolu votre situation financière et
serons
toujours devant des situations d’inégalité de traitement les uns par
rapport
aux autres.
Pour couvrir les
frais de distribution, comme prévu par la loi, il a été décidé par
l’Ofas de
rajouter 15% au prix ex-factory et un forfait. Ce forfait a été mal
conçu. Le
résultat est le suivant :
·
pour les produits bons marchés, avec un prix exfactory à
CHF 5.-, la
construction du prix LS laisse 54,3 % aux pharmaciens.
·
pour les produits dont le prix exfactory est de
CHF 879.95, la
construction du prix LS laisse 7,98 % aux pharmaciens.
·
pour des produits dont le prix exfactory est supérieur à
CHF 879.95, ça descend jusqu’à 2 %.
Selon la structure
de la vente où l’on se situe, apparaissent des inégalités de traitement
d’une
pharmacie à l’autre très importante (par structure de vente, on entend
les
proportions des médicaments chers par rapport aux bons marchés). Cette
situation crée par elle-même le chaos dans le réseau de distribution et
est
susceptible de mettre en péril n’importe qui parmi nous à tout moment.
Nous voulons
réagir contre ce désordre et préserver la pharmacie de proximité au
service de
la population.
III. Naissance
de la commission RBP Vaud-Genève
a/
C’est donc par entente avec
les assureurs, par le biais d’une convention, que notre gain est fixé.
Ensuite,
le Conseil fédéral approuve ce qui a été convenu et si un accord n’est
pas
obtenu, c’est lui qui décide.
b/
Vous connaissez tous le mécontentement
des clients lorsqu’on ajoute les taxes. Certains confrères n’osent même
plus les
encaisser, particulièrement si ils sont proches d’un discounter.
c/
Ces taxes que nous connaissons
ne distinguent pas la complexité du médicament et ne sont pas
révélatrices du
travail du pharmacien.
Devant ces
problèmes directs, que nous rencontrons tous les jours, M. Gérard
Bédat,
président de l’AP Genève, s’est adressé à notre ancien président, M.
Nagib Sarraf
et, ainsi, le 13 juillet 2004, la commission RBP Vaud-Genève a vu le
jour. Le
but de cette commission était de redonner vigueur à la politique
professionnelle.
Au départ,
M. Sarraf a posé une condition, que tout le monde a accepté :
sitôt
le projet terminé, il souhaitait le présenter en exclusivité à la SSPh.
Les
membres de la commission ont à leur tour formulé un vœu :
collaborer avec
la SSPh pour la présentation et l’analyse mais surtout ne pas perdre de
temps.
Les travaux de la
commission RBP Vaud-Genève terminés, les vœux de M. Sarraf ont pu
être concrétisés ;
c’est ainsi qu’il est allé, le 30 mai 2005, avec M. Cordt-Möller,
présenter le projet à la SSPh tel que nous vous le présentons
aujourd’hui.
IV.
Dossier technique
A/ Principes
généraux
B/ Postulat
final
C/ Travail
du Prof. Schorderet : évaluation
du travail pharmaceutique
D/ Travail
IHA-IMS
E/ Formulation
et résultats
F/
Exemples
G/ Remarques
H/ Stratégie
de communication
A/ Principes
généraux
Ø
Dissocier le gain
du pharmacien du prix du médicament, conformément à la loi.
Ø
Mettre en évidence la compétence du pharmacien en tenant
compte de
l’aspect scientifique de chaque classe de médicament et du volume
prescrit pour
chaque classe.
Ø
S’assurer que le modèle soit transparent, chiffrable,
équitable et
compris de la po-
pulation.
B/ Postulat
final
10 % du prix LS
= 233
millions (CHF 233'393'703.-) = salaire net des pharmaciens
Deux
commentaires :
Pourquoi
10 % ? C’est le chiffre avancé par la société faîtière.
Personnellement,
je suis à 9 % ; d’autres sont peut-être à 8,5, 9,5 ou
10 %. Nous
avons tenu compte des informations de la SSPh et avons retenu 233
millions
comme un instantané pour l’année 2004.
Ces 233 millions
(CHF 233'393'703.-), répartis sur 1650 pharmacies, correspondent à
un
salaire moyen de CHF 141'000.-. Ce salaire est parfaitement
justifiable et
sera compris par nos autorités. Il englobe les charges sociales
personnelles du
pharmacien (AVS et LPP sans la part patronale) ainsi que les capitaux
investis
pour la création ou la reprise de la pharmacie. En plus, ce montant
n’est pas
entièrement à la charge des assureurs (voir explications de la
commission RBP
en annexe).
C/ Travail
du
Prof. Schorderet : évaluation du travail pharmaceutique
Choix de classification des
médicaments
Nous avons choisi la
classification ATC (Anatomical-Therapeutic-Chemical). Ce système est
construit
de manière hiérarchique et les médicaments y sont classés d’après le
système
d’organes, l’indication thérapeutique, l’effet pharmacologique ainsi
que les
caractéristiques chimiques.
Ce système est celui
retenu par l’OMS et celui utilisé par IHA-IMS avec cependant quelques
petites
adaptations pour la Suisse.
La classification
comprend cinq degrés :
Exemple du
diazépam |
||||
1er |
degré |
Groupe anatomique principal |
Système nerveux central |
N |
2ème |
degré |
Groupe thérapeutique principal |
Psycholeptique |
05 |
3ème |
degré |
Sous-groupe thérapeutique pharmacologique |
Anxiolytique |
B |
4ème |
degré |
Sous-groupe thérapeutique pharmaco-chimique |
Benzodiazépine |
A |
5ème |
degré |
Principe actif chimique |
Diazépam |
01 |
Notre niveau
de classification a été arrêté au degré 3. Pour le diazépam
: N05B |
Les degrés 4 et 5 ont
été remplacés par une évaluation faite par le Prof. Schorderet selon
les huit
critères ci-dessous :
Critères
d’évaluation du coefficient thérapeutique |
||
|
Barème |
Note |
Contrôle de la prescription |
20 |
|
Contrôle de la vente (liste A ou B) |
5 |
|
Toxicité du produit,
observance des doses |
20 |
|
Mécanisme d’action |
10 |
|
Conformité de l’administration du médicament à l’usage thérapeutique |
10 |
|
Pharmacocinétique |
10 |
|
Potentiel d’interactions |
20 |
|
Importance de la compliance |
5 |
|
Cette procédure a
été reproduite pour les quelque 217 sous-groupes thérapeutiques
pharmacologiques (3ème degré) de la classification ATC. Elle a donné
les
résultats suivants :
Note
minimale
7
Note
maximale
65
A souligner que
cette procédure est en tout temps reproductible et peut être appliquée
pour de
nouvelles classes.
D/ Travail
IHA-IMS
Pour aboutir à un
forfait thérapeutique, nous avions besoin des statistiques de
consommation.
Nous avons eu la chance d’avoir IHA-IMS qui a compris nos motivations
et a
accepté de prêter sa collaboration.
Seuls les
médicaments LS A et B vendus en pharmacie ont été pris en compte à
partir des
statistiques de IHA-IMS.
E/ Formulation
et résultats
Afin de déterminer
les coefficients thérapeutiques en francs suisses (CHF) attribués à
chaque
sous-groupe, M. Sarraf a mis au point la formule suivante :
VR = |
PP (n1
x c1) + (n2 x c2) + … + (nn
x cn) |
n1, n2,
n3, … nn
Nombre de
médicaments vendus de chaque sous-groupe
(chiffres
fournis par IHA-IMS)
c1, c2,
c3, … cn
Coefficient
thérapeutique attribué à chaque sous-groupe
(travail
du Prof. Schorderet)
VR
Valeur de
référence pour la rétribution du pharmacien (en CHF)
PP
Prestations
du pharmacien : 10 % du CA, soit : CHF 233'393’703
Ceci est une simple
équation algébrique à une seule inconnue : VR
VR
Est
la valeur en francs suisses correspondant à la note 1
En intégrant
toutes les données dans l’équation, VR = CHF 0,167.
La valeur de
référence est ensuite appliquée à chaque sous-classe. En fonction de la
note de
celle-ci, on obtient un forfait en francs suisses propre à cette classe.
C’est ainsi
que :
Note 7 =
CHF 1,17
Note 65
= CHF 10,85
C’est dans cette
fourchette, entre CHF 1,17 et CHF 10,85 que se situent tous nos
coefficients
thérapeutiques.
F/
Exemples
Quelques exemples |
Industrie |
Pharmacien |
COEF THERAP |
|||
PEX |
LS |
|||||
Digoxin Sandoz 0.25 C |
4.12 |
|
9.90 |
|
7.51 |
|
Ponstan 500 mg XII |
6.44 |
|
15.80 |
|
5.84 |
|
Nifédipin Mepha 30 mg XXX |
12.31 |
|
26.80 |
|
7.51 |
|
Ziagen 300 mg LX |
523.55 |
|
632.90 |
|
9.18 |
|
Zoladex LA 10,8 mg |
1'150.50 |
|
1'295.65 |
|
10.02 |
|
Digoxin et
Nifédipin sont dans le même sous-groupe, ils ont ainsi le même
coefficient.
G/ Remarques
H/ Stratégie
de
communication
Ce projet n’a pas
été conçu seulement comme exercice intellectuel mais dans le but d’être
mis en
application. C’est pourquoi nous avons prévu la stratégie de
communication
suivante :
1.
Société Suisse des Pharmaciens
2.
Pharmaciens, sociétés cantonales
3.
Partenaires : OFAC, IFAK, Galenica, Amedis
4.
Santésuisse
5.
Politiques, médias, sociétés de consommateurs
A noter qu’à ce
jour, nous sommes restés dans le cercle des milieux professionnels.
V.
Conclusion
Nous espérons que
cette présentation a été bien comprise de vous tous et qu’elle emporte
votre
conviction. Nous travaillons là-dessus, nous travaillons à la
construction du
prix LS et c’est cette politique que nous vous demandons de soutenir.
21 septembre 2005
Claude
Berger